Salem Mezghenna était né à La Vernarède le 17 avril 1954 « dans le charbon », comme aimait rappeler cet homme affable, extrêmement sympathique, estimé de tous, disparu brusquement ce matin du 13 novembre, à l'âge de 61 ans.
Il s'était installé sur notre commune en 1978 et a longtemps habité aux cités Deparcieux, avant d'acquérir une maison au quartier de la croix de Champgrand en 1992.
Il s'était marié avec Leghaya en 1973. De leur union naîtront trois filles qui feront, à juste titre, sa grande fierté. L'aînée Tounssia est fonctionnaire au ministère de l'intérieur, la cadette Karima qu'il appellera « la scientifique » est enseignante et chercheur, la benjamine Sonia est docteur en droit.
Salem a fait sa carrière à Alsthom, devenu par la suite AMSF, et y contractera l'asbestose, une maladie professionnelle causée de l'amiante, pour laquelle un dossier d'indemnisation était en cours.
Salem aimait la nature, la chasse au petit gibier, la pêche à la truite. C'était un homme convivial, facétieux, volontairement blagueur, surtout quand, par exemple, il manquait sa cible « je mets du couscous dans mes cartouches ». Doué de multiples talents, il s'adonnait aussi bien aux plaisirs du jardinage, du bricolage que du jeu de boules.
D'un naturel jovial, imprégné de cette exubérance méditerranéenne qui faisait son charme, Salem aimait refaire le monde. En 2013, à sa demande, il avait été « réintégré », disait-il en plaisantant, après avoir réobtenu la nationalité française, qu'il avait perdue à l'âge de 8 ans, en 1962, lorsque son père opta exclusivement pour la nationalité Algérienne, entraînant avec lui toute sa famille.
Et il adorait qu'on le raille sur la dualité de ses origines et qu'on lui demande « Tu es un cévenol kabyle ? Ou un kabyle cévenol ?». Il était assurément les deux à la fois.
Salem s'en est allé subitement dans la matinée du 13 novembre, un mois après le décès de son frère. Il a été inhumé en Algérie auprès de ce dernier et de ses parents.
En ces pénibles circonstances, Midi Libre présente ses sincères condoléances à la famille dans la peine.
