mercredi 3 juin 2015

Saint-Florent-sur-Auzonnet : La « Mémoire des Mineurs » a fait salle comble

Une assistance concernée et attentive
Paul Rouverand donne des explications que Gérard Catanèse écoute attentivement
Rémy Jouvert explique la genèse de ses diaporamas
Des articles de presse inoubliables témoins d'une époque révolue mais toujours présente
Les organisateurs de la soirée initiée par  La Mémoire des Mineurs  ne s'attendaient pas à un tel succès ! Mais, de toute évidence, les trois films sur le passé minier de la vallée ont attiré beaucoup de monde, environ 200 personnes, la plupart d'anciens mineurs, ou leurs enfants qui ont bien connu cette époque pour l'avoir vécue, aimée et parfois subie.
Car si la mine fut incontestablement le poumon économique de la région, elle lui en fit aussi payer un lourd tribut.
Des drames évoqués par des articles de presse, des photos de journaux en noir et blanc, dont le grain, la qualité austère et froide de l'époque donnent aujourd'hui encore plus de réalisme et de force émotive et poignante à ces événements tragiques.
Ainsi les diaporamas de Rémy Jouvert. Le premier relate la terrible catastrophe du Pontil survenue le 18 décembre 1958. Un coup de grisou qui fit 9 victimes.
Le deuxième évoque le puits de Saint-Florent. S'il fut le complexe le plus moderne d'Europe, le travail au fond n'en était pas moins dangereux. Le 2 février 1963, un dégagement de grisou provoquait la mort de 3 mineurs et  2 blessés graves. Puis le 3 mars 1967 une nouvelle tragédie endeuillait une fois de plus le monde de la mine. Un coup de grisou qui fit 5 morts.
Chaque fois la famille minière s'est rassemblée lors d'obsèques poignantes.
Chaque fois aussi elle a réagi et fait grève pour dénoncer le manque de sécurité qui régnait au fond.
Chaque fois aussi le gouvernement a exprimé sa sollicitude et un ministre s'est déplacé.
Alors, après autant de deuils, de blessés et de silicoses accumulés au cours des années, on aurait pu s'attendre à ce que tous souhaitent que cela s'arrête.
Bien au contraire, la fermeture des puits de mine a entraîné de nombreuses manifestations de réprobation.
Et le dernier film en super8 muet de Loulou Robert, commenté par le président Paul Rouverand  relatant le dynamitage des puits de Molières et de Saint-Florent, montre qu'à l'époque, la région a vécu ces événements comme un déchirement.
Une amertume d'autant plus difficile à supporter que les sites miniers ont été systématiquement effacés, à tel point qu'il est difficile d'imaginer aujourd'hui que la vallée fut minière pendant plus d'un demi-siècle.
D'où le rôle capital des associations comme la Mémoire des Mineurs. Alors, après les chansons évoquant l'époque des molettes et des placières, les corons fut reprise en chœur par l'assistance  subjuguée par Paul Rouverand  qui a dirigé cette très belle soirée avec une incomparable maestria.
 Bravo.