mardi 1 juillet 2014

Les Mages : Paulette, femme hors du commun, a fêté ses 100 ans

 Paulette Combes-Fournet est née le 28 juin 1914 aux Mages.
Ce dimanche, Jean-Claude Paris, Jany Sans, quelques amis et voisins proches se sont retrouvés chez elle, dans la maison qui l'a vue naître « achetée par sa grand-mère avec de l'or caché dans une paire de chaussettes  » précise-t-elle, pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.
Fille de mineur, Paulette a eu un parcours atypique pour une femme de son époque. Après une scolarité brillante, ses cahiers superbement calligraphiés à la plume et l'encre violette en attestent, elle décroche à 16 ans, en 1930, le brevet d’institutrice.
Dès 1931, elle part à Loudun, puis Paris enseigner dans des institutions de jeunes filles de la bourgeoisie. Un jour, elle assiste à un accouchement. Cela changera sa vie.
Déterminée, elle reprend ses études à Nîmes et obtient en 1936 ses diplômes de puéricultrice et de sage femme. Aussitôt elle prend un poste à la maternité d'Uzès, puis en 1943 elle s’installe à Auch comme directrice de la maison maternelle qui accueille celles « qu’on désignait alors avec quelque mépris du nom de « filles- mères » de pauvres filles le plus souvent, victimes de leur ignorance, de leurs sentiments pour un garçon, mais parfois aussi de brutalité d'un homme, voire des abus d’un proche et qui subissaient l’opprobre familial».
Son métier sera sa passion, son attachement à ses racines la fera revenir aux Mages auprès de sa sœur « Tita ».
 On est impressionné par la vivacité d'esprit et la capacité d'analyse de cette femme brillante, hors du commun, intarissable qui considère « qu'il faut oublier le passé, et regarder l'avenir, même si à mon âge je ne peux pas trop parler d'avenir. Le plus dur, c'est la solitude  »
Si on lui demande quel est son meilleur souvenir, elle vous répond du tac au tac «  Je savais que vous me poseriez cette question. A chaque étape de ma vie, rendez vous compte: 100 ans, c'est quatre fois 25 ans, j'ai vu des misères, mais j'ai vu beaucoup de joies. Je suis contente de ce que j'ai fait et si c'était à refaire, je recommencerais. J'ai tout vu, vous savez, j'ai tout vu… » répète-elle plusieurs fois, les yeux perdus dans le vague.
Passionnée de littérature, abonnée à des magazines d’actualité, rien n’échappe à cette centenaire à l’esprit vif, qui vous raconte avec précision la vie du village d’autrefois avec ses nombreuses boucheries, cafés, boulangeries...
Si la vie est un combat, alors Paulette reste une combattante émérite contre tous les préjugés. « Agir et non subir telle est sa devise ! »