vendredi 12 juillet 2013

Les Mages : Renée Peyre nous raconte le train de son enfance


 Aujourd'hui, il ne reste quasiment aucune trace de la ligne de chemin de fer qui, partant du Martinet, rejoignait la ligne Alès-Le Teil à Saint-Julien-de-Cassagnas. Tout au plus peut-on remarquer quelques viaducs, deviner un tunnel à l'entrée de Saint-Jean-de-Valériscle, des passages à niveau, des gares ou des maisonnettes de garde-barrières transformées aujourd'hui en habitations privées.

Renée Peyre se souvient : « Devant le train de marchandises, il y avait les wagons des voyageurs… Les fileuses qui venaient des villages de la vallée prenaient ce train pour venir travailler à la filature… Je me souviens que ça sentait fort à cause des cocons qu'elles ébouillantaient pour tuer las chrysalides. On y voyait passer les trains de charbon venant du Martinet, de Saint-Florent-sur-Auzonnet et de Saint-Jean-de-Valériscle, pour rejoindre la ligne principale à Saint-Julien-de-Cassagnas. Cette ligne servait également à acheminer les bobines de soie grège vers Lyon pour y être tissées. Nous empruntions le train pour aller au collège de Saint-Ambroix. En attendant la correspondance à Saint-Julien, les garçons jouaient au football  ».
C'était dans les années 20 du siècle dernier.

La ligne fut ouverte le 25 septembre 1883. Son succès fut tel que les wagons étaient bondés de monde. Il y avait parfois plus d'une heure d'attente pour la correspondance à « Saint-Julien-de Cassagnas-Les Fumades ». 
Mais l'essor progressif des voitures et des cars, et le peu d'efforts consentis par la compagnie PLM pour accroître sa capacité d'accueil des passagers, contraindra cette dernière à la fermeture du transport des voyageurs en décembre 1938.

Le charroi du charbon et des marchandises se poursuivra au-delà de fermeture de la mine de Saint-Florent en 1973,  jusqu'en 1990 pour l'usine Alsthom à Saint-Florent.